Si du chemin reste encore
à parcourir pour réduire les inégalités entre hommes et femmes en Côte
d'Ivoire, de nombreux efforts sont toutefois entrepris pour accélérer leur
autonomisation. De plus en plus de femmes s'émancipent et contribuent au
développement socio-économique de leur pays.
En Côte d'Ivoire, l'autonomisation des femmes est déjà une
réalité. Comme j'ai tenu à le rappeler à l'occasion de la présentation des vœux
du nouvel an, les femmes ivoiriennes sont volontaires, déterminées et
dynamiques. Elles jouent un rôle primordial dans la croissance de notre pays.
Leurs fonctions, aussi diverses soient-elles, les placent au centre des défis
économiques, sociaux et politiques que doit encore relever la Côte d'Ivoire.
L'équité hommes-femmes, un gain de 6 milliards de dollars
en Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire vise l'émergence à l'horizon 2020. Elle
est sur la bonne voie : en 2016 et 2017, le pays a enregistré l'une des
plus fortes croissances économiques du continent. Une bonne santé qui devrait
se poursuivre dans les années à venir, avec un taux de croissance du PIB de
plus de 6% par an. Mais, si nous souhaitons hisser notre pays parmi les grandes
puissances de ce monde, nous ne pourrons le faire sans la contribution des
femmes.
Partout dans le monde, la promotion de l'équité entre les
hommes et les femmes a démontré qu'elle agissait comme un instrument de
politique économique efficace. En Côte d'Ivoire, on estime que cette plus
grande équité serait susceptible de générer des gains supérieurs à 6 milliards
de dollars. Le chemin, cependant, est encore long. Les femmes ivoiriennes
continuent de souffrir de discriminations, tant en termes d'accès à l’éducation, qu’en
matière de soins de santé, ainsi que sur le marché du travail, où elles
touchent, en moyenne, un revenu inférieur à celui des hommes.
Les autorités ivoiriennes ont conscience des efforts à
entreprendre pour accélérer l'autonomisation des femmes. Ceci passe notamment,
par la réduction des discriminations dont elles font l'objet et par une
participation accrue de chacune, au processus de décision et de production. Le
premier axe d'efforts est indissociable d'un meilleur accès aux instruments de
planning familial, alors que le taux de fertilité en Afrique reste l'un des
plus élevés au monde, particulièrement parmi les adolescentes.
Je suis intimement persuadée que l'autonomisation des
femmes et des filles de Côte d'Ivoire constitue par ailleurs, l'un des points
déterminants pour accélérer la baisse de la fécondité. Une autonomisation qui
passe, nécessairement, par l'accès à l'éducation.
FAFCI, FOFED :
l'autonomisation des femmes s'organise
En septembre 2017, j'ai eu le bonheur de célébrer les cinq
années d'existence du Fonds d'appui aux femmes de Côte d'Ivoire (FAFCI), en
présence de 2 000 femmes originaires de tout le pays. Créé en 2012 à mon
initiative, et avec le soutien du Président de la République, ce fonds de
microcrédit a pour objectif d'aider les femmes à devenir pleinement
autonomes. En cinq ans, ce sont plus 130 000 femmes qui ont vu leurs projets
financés sur toute l'étendue du territoire national.
En juin 2017, s'est également tenue à Abidjan la
première édition du Forum Femme et développement (FOFED), à l'initiative de la
Fondation African Women Initiatives (AWI). Ici encore, le thème portait sur les
« Enjeux de l'autonomisation de la femme dans le développement
communautaire en Côte d'Ivoire ». Le FOFED a permis aux participantes,
issues du monde agricole, d'échanger entre elles et de faire part de leurs
préoccupations à différents partenaires techniques et financiers.
Les ivoiriennes sortent de
l'ombre
Ces efforts conjugués commencent à porter leurs fruits. En
Côte d'Ivoire, de plus en plus de femmes investissent le monde des affaires,
s'affranchissant ainsi d'un certain mode de pensée qui les cantonnait à la
non-activité. Parmi les femmes d'affaires les plus influentes du continent se
trouvent ainsi plusieurs Ivoiriennes, dont Janine Diagou, directrice
générale du groupe NSIA, spécialisé dans la banque et l'assurance, ou Martine
Hélène Koffi-Studer, présidente du conseil d'administration de Bolloré
Transports & Logistics Côte d'Ivoire. Je les félicite chaleureusement.