• 05 / Feb / 2025
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Reportage:La vie d'une domestique

Il n’y a pas de sot métier, Adama Diedhiou est bien d’accord. Du haut de ses 25 ans, Adama travaille comme domestique au sein de la maison familiale des Ba. Elle y commence ses activités à 7heures tapante et entre diverses activités, elle finit vers les coups de 19 heures. Elle précise être bien heureuse de faire ce boulot même si les problèmes ne manquent pas sans parler de la fatigue qui la tenaille à chaque fin de journée.

Un jean bleu délavé, un chemisier rose le tout harmonise avec un foulard rose sur la tête Adama nettoie devant la demeure des Ba comme chaque matin. Le visage dégoulinant de sueur Adama va et viens en vaquant à ses diverses activités du jour. Après le balayage quotidien de la devanture assez imposante de la maison, Adama s’affaire à passer la serpillière sur les carreaux d’un blanc immaculé témoignant de l’entretien quotidien des dits carreaux. Un travail fatiguant  si l’on en juge par la grandeur des lieux, Adama Diedhiou ne vas pas tarder à nous édifier la dessus « cette maison est très grande mais je m’en occupe quand même. Je suis d’accord que c’est pénible et très fatiguant, mais c’est mon boulot et je le fais quotidiennement »

Le coté fatiguant de son boulot n’est pas la seule inquiétude de Adama. A cela s’ajoute aussi un salaire « misérable » qui est de loin inférieur aux nombreuses tâches ménagères qu’elle effectue au jour le jour, «  le problème quand on fait le travail de domestique, on nous paie une misère qui est de loin insuffisante à combler tous nos besoins par rapport aux travaux plutôt pénible que nous faisons. Nos salaires varient entre 25000, 30000 et environs 45000 francs CFA pour les plus chanceuses. Néanmoins il faut avouer, cela satisfait quelques-uns de nos besoins dans cette société ou trouver du travail est un vrai combat de titan. »Ajoute-t-elle.

Les risque sont aussi relativement considérables en à juger par les propos de la jeune femme. Selon elle contrairement à ce que les gens pensent, les bonnes ont aussi leurs lots de problème et de risque à prendre dans l’accomplissement de leurs métiers « ce n’est plus nouveau que l’on voit une domestique se faire accuser de vol. Toutes les domestiques de profession avec au moins cinq ans d’expérience se sont faites accusées à tort au moins une fois dans l’exercice de leur fonction. Souvent quand des choses commencent à disparaître dans la maison toutes les accusations sont portées à l’endroit de la domestique. C’est un fait qui nous pourrit l’existence à toutes ». D’ailleurs c’est la raison pour laquelle Adama précise avoir quitté son précèdent travail.

A en juger par les horaires pour le moins nombreuses de Adama à son travail, il est à se demander si Adama a une vie sociale en dehors de son travail et si elle communique avec son entourage. «  C’est vrai qu’une fois chez moi, je suis tellement exténuée par une dure journée de travail que ma seule préoccupation est de dormir et de récupérer, mais j’essaie d’être le maximum possible avec les membres de ma famille. J’essaie aussi longtemps que possible de tenir une conversation avec mes amies et ma  famille. Je ne voudrais pas non plus être une asociale dont personne ne veut » ironise-t-elle.

Les femmes qui font le même métier qu’Adama  ne gagnent certes pas des milliers de billets mauves, mais elles ont quand même choisi de rester digne et de se contenter de ce qu’elles gagnent à la fin du mois. Une grande leçon pour celles qui optent pour la facilité.

STG : AISSATA NDIAYE