Avoir un patron difficile, antipathique et qui nous donne du
fil à retordre est souvent un motif de départ d’un poste même lorsque ce
dernier est bien rémunéré et avantageux. Mais tout le monde ne peut pas se
permettre de quitter un job 1 / aimé, 2 / qui pourra servir de tremplin. Une
seule solution alors : apprendre à gérer son supérieur... La stratégie
d'adaptation dépendra de son caractère. Il faudra donc être réceptive et
observatrice afin de cerner son type de personnalité et ainsi pouvoir agir.
Le méfiant
Connu pour être sans arrêt sur
votre dos, il a du mal à déléguer et à faire confiance et de ce fait on a
tendance à étouffer en sa présence. Il aime apporter des modifications, faire
des remarques, même quand tout est exécuté selon ses directives. Pour le gérer,
il faut s’attaquer à son talon d’Achille : la confiance. Ce qu’il faut faire
donc, en plus de lui rendre un travail de qualité (ce n'est pas suffisant), c’est
l’étonner en lui rendant vos dossiers en avance. Puis proposez-lui votre aide
sur des petites tâches qui ne sont pas les vôtres mais qui vont l'arranger.
Vous tissez ainsi petit à petit une relation de confiance et il finira un jour
par vous faire confiance et être plus souple avec vous.
Le
passif agressif
Connu pour faire votre éloge en
privé mais dénigrer vos idées en public.
Comment le gérer ? : Il faudra
apprendre à penser comme lui... Et pour obtenir des feedback honnêtes, faites
appel à son expertise comme ceci : "J'ai l'impression que vous n'avez pas
aimé mon idée, pourriez-vous la prochaine fois me faire part de votre point de
vue afin que je me fasse une idée exacte de ce que vous attendez ?''
Le malhonnête
Connu pour s'approprier le succès
de votre travail et de vos idées.
Comment le gérer ? : Se
réapproprier son travail en disant : "J'ai remarqué que le projet que j'ai
élaboré marche bien, j'aimerais donc être inclus dans son développement."
S'il persiste à vous tenir à l’écart, la prochaine fois, envoyez-lui vos idées
en mettant en copie son patron (N+2), au motif que vous souhaitez obtenir leur
avis à tous les deux...
Le dépassé
Connu pour vous laisser
travailler sur des choses qui se révéleront plus tard être inutiles. Il n’a
aucune notion des priorités et de l’importance d’établir un emploi du temps.
Comment le gérer ? : Au
démarrage d'un projet, demander lui plein de détails sur ce qu'il cherche, puis
envoyer un email récapitulant la conversation. Vous serez bien calé et vous
gardez une trace en cas de problème plus tard.
Le
narcissique
Connu pour vous faire
travailler, vous appeler en vacances, bref, vous voler votre vie privée. C'est
comme si son temps était toujours plus précieux que le vôtre.
Comment le gérer ? : Les
narcissiques se croient parfaits et ils détestent la critique. Il faut donc
amorcer la récupération de votre vie personnelle avec un compliment. Genre :
"J'admire votre sens de la perfection et du travail bien fait, vous êtes un
vrai modèle, j’aimerai être à votre hauteur mais mon travail en pâtit quand je
suis fatigué. J'ai besoin de mes weekends pour récupérer. Soit vous le
challenger et ça marche, soit... ça ne passe pas et tant pis : vous aurez
essayé!
Dans tous les cas, ce qu’il ne faut absolument pas oublier, c’est qu’une faiblesse immédiate dans le milieu professionnel se révèle souvent comme une erreur fatale que l’on regrettera par la suite pendant toute la durée de la collaboration. Il ne faut en aucun cas être prêt à tout subir pour conserver son emploi. Le respect dans le cadre professionnel est très important, d’abord pour un épanouissement psychique, social mais aussi il a des conséquences jusque dans le cadre personnel, dans le foyer. Il est donc nécessaire de mettre les points sur les idées le début et de se tenir à cette ligne de conduite. Les abus sont punis par la loi et chaque travailleur doit être au courant de ses droits et de ses devoirs pour une parfaite collaboration.
Monica Kalla-Lobé.