Pour sa toute première édition, la semaine africaine des
sciences a lieu pendant tout le mois de juin dans 13 pays du continent. Son but
est de créer une prise de conscience chez les responsables politiques et
gouvernementaux quant à l’importance des sciences dans le développement de l’Afrique
et aussi réussir l’exploit d’endiguer la fuite des cerveaux africains. Le
principal défi à relever consiste en la création d’une communauté de chercheurs
sur le continent afin d’encourager les jeunes à s’engager dans des études
scientifiques pour qu’ils saisissent les opportunités qui existent, que ce soit
dans le domaine de l’énergie, du développement durable, de la médecine, etc.
Mais aussi, créer des vocations. L’événement est organisé par le Next Einstein
Forum (NEF), une entité de l’institut panafricain des sciences (AIMS), dont
elle est un projet initié depuis 2013 en partenariat avec la Robert Bosch
Stiftung.
Pour cette première édition, l’événement a lieu
dans 13 pays d’Afrique à des dates différentes dans chacun des pays : Afrique
du Sud, Cameroun, Côte-d’Ivoire, Kenya, Malawi, Mali, Nigeria, Rwanda, Sénégal,
Soudan, Soudan, République du Congo et Tanzanie. Mais, d’ici 2020, elle
devrait s’élargir à l’ensemble des 54 pays du continent.
Cinquante-quatre ambassadeurs du NEF (accessoirement
ambassadeurs de la science et des technologies dans leur pays) forment le lien
entre le NEF et les acteurs locaux sur l’éducation de la recherche scientifique
et du secteur privé et ont pour tâche d’organiser la Semaine africaine des
sciences dans leur pays, avec le soutien des universités locales issues des
secteurs public et privé. « Ce sont des nationaux, jeunes – moins de
quarante ans – dynamiques. Ils ne sont pas tous doctorants. Ils ont été
sélectionnés pour leurs qualités de leadership dans le domaine des
sciences », explique Youssef Travaly, le Directeur des programmes et
du contenu scientifique.
Parmi
eux figure Assane Fall, ambassadeur du NEF pour le Sénégal : bibliothécaire de
métier, il a lancé en 2013 l’ONG « Feusseul », qui promeut le développement
des bibliothèques dans son pays. Amna Abdalla Mohammed Khalid, représentante du
Soudan, est titulaire d’un doctorat en nanotechnologie à l’université de
Trieste en Italie et poursuit ses recherches sur le cancer en Allemagne. Obin
Guiako, informaticien de formation et fondateur du Baby Lab d’Abobo (Abidjan),
un atelier de nouvelles technologies à destination des enfants, représente la
Côte d’Ivoire.
Pour cette première édition, la Semaine
africaine des sciences est sponsorisée par Johnson and Johnson Innovation et
Google. Le budget global de l’événement est environ de 100 000 dollars, avec
pour chaque pays des projets allant de 2 000 à 15 000 dollars.
Pour susciter la prise de conscience de
l’importance des sciences auprès du grand public et des politiques, le NEF
organise des tables rondes sur le thème de la gouvernance, des femmes ou encore
de l’économie digitale ainsi que des caravanes. Des activités ludiques, à
destination du grand public, sont également prévues comme à Kigali où une rue entière
a été transformée en laboratoire géant où les curieux ont pu assister à des expériences
de physique et de chimie, une manière d’inviter le public à découvrir les
sciences par le jeu et ainsi à les rendre plus attrayantes.