Les bronziers
d'ABOMEY (BENIN): fabrication d'objets à la "cire perdue"
Chaque bronzier est
spécialisé dans un certaine type d'objets, dont certains sont réservés aux
cours royales encore existantes, ou à des cérémonies vaudou.
Chaque artisan a sa propre marque sur les objets
fabriqués, sa signature en quelque sorte.
L'artisan a au préalable réalisé les modèles en argile des objets qui seront ensuite fabriqués en métal. Il faut ensuite chauffer la cire pour la ramollir et il la façonne afin de lui donner l’épaisseur requise pour l’objet en question (Ci-dessous les petites cloches).
Il travaille au marteau la cire pour l’amincir ensuite il entoure les formes d’argile de cette pellicule de cire.
Les cloches recouvertes de cire.
Elles sont ensuite entièrement recouvertes d'argile, en prenant soin de laisser un orifice au sommet de chaque objet, afin que la cire fondue s'écoule lors de la cuisson.
Ces préparations sont mises à cuire dans un "four" : un monticule de braises incandescentes.
Une fois refroidies, les objets sont sortis de la gamelle qui tient lieu de four : la cire est partie, laissant la place à la coulée du métal, qui va maintenant être chauffé et fondu.
Des objets de récupération de divers métaux sont rassemblés dans un pot en terre : de leur diversité va dépendre la couleur de l’objet fini. Le pot est entièrement recouvert de braises que l’on fait chauffer. Le bronzier s’aide du soufflet de forge, la braise est contenue dans une gamelle découpée dans son fond et renversée, empêchant la baise de se répandre : ce procédé est, nous dit-il, une grande modernité et ils ont bien de la chance de travailler ainsi dans des conditions plus faciles que leurs parents et grands-parents.
Lorsque le métal atteint la température de cuisson
voulue, se dégage une fumée (ou des gaz) bleue-verte.
La voici enfin, cette fumée verte!
Le bronzier vérifie la qualité de la
cuisson, puis il prépare la coulée du métal dans les formes préparées au préalable.
Sur une simple petite
tranchée de terre, il dépose ses formes.
Et va couler le métal liquide.
Lorsque tout est coulé et un peu refroidi, le refroidissement se termine dans de l'eau, puis les moules sont brisés afin que se dégage les objets en bronze.
Certaines coulées ont été ratées, mais d'autres les petites cloches commencent à émerger.
Il ne reste (si l'on peut dire) plus à l'artisan que de les travailler pour leur donner leur forme définitive : marteau, limes entrent en action.
Et voilà nos cloches qui prennent leurs formes définitives.
C’est un travail qui nous
a fascinés et ces petites cloches, dans la maison, sont la marque d'un superbe
temps partagé avec ce bronzier.
Son père et son grand-père l'était avant lui, et il forme son fils à lui succéder, lorsqu'il rentre de l'école.
Source: Voyageforum