• 30 / Apr / 2025
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« LE DIAARROO » OU LA FETE DE LA VIANDE CHEZ LES ELEVEURS AU FOUTA TORO

La signature, ou la marque de fabrique du Douta Toro, ce sont sans doute les nombreux éleveurs qui y vivent. C’est en effet une terre favorable à l’élevage des animaux domestiques tels que les ovins, les bovins et même de la volaille. Dans cette zone, la forte pluviométrie et la poussée des herbes sont des faits notoires, ce qui explique la forte présence de nos amis peulhs ainsi que celui de leur bétail. C’est ainsi que cela a donné naissance au concept « diaarroo » ou la fête des moutons et de la viande.

« LE DIAARROO » a habituellement lieu pendant l’hivernage .Il s’agit d’une initiative des éleveurs du FoutaToro pour favoriser l’esprit de partage et l’espérance d’un plus grand troupeau l’année suivante. Le diaarroo est un grand évènement auquel sont conviés tous les villages environnant celui des éleveurs organisateur de la cérémonie .Elle est effectuée une année ou les cieux ont été cléments avec nos parents peulhs. Une année ou la pluie ne s’est pas fait attendre également si les récoltes ont été bonnes pour tous.

Le diaarroo consiste à aligner un  troupeau de plus d’une centaine de moutons en file indienne. Le peulh choisit par la communauté se place derrière les animaux et attend le signal qui peut être donné sous forme de chants, d’applaudissements ou de cris pour débuter le rituel .Une fois que le signal a été donné, le choix de la communauté est chargé de poursuivre les bêtes avec une cravache à base d’écorche de plante afin de les désorienter et entraîner ainsi une bousculade entre les moutons et les hommes. Dans le feu de l’action, toutes les  bêtes qui tombent à terre sont égorgées et partagées entre les personnes présentes sinon ils sont rôtis ou cuisinés  sur place pour un bon dîner entre frères foutankés.

Cette vieille tradition chez nos amis éleveurs de bétail, aurait était initié par un de leurs ancêtres en vue de partager les avoirs en matière de bétails et ainsi, attirer par la même occasion la bénédiction d’Allah et des hommes sur l’ensemble de la communauté peulh qui l’organisera chaque année, mais également pour s’attirer les bonnes faveurs des clients et fructifier les ventes lors des fêtes religieuses. Cette vieille pratique chez les éleveurs tire toute sa quintessence dans le culte de l’esprit de partage, de la tolérance et du pardon. Pour les initiateurs, cette tradition leur permettrait également de s’excuser auprès de la communauté pour tous les dégâts causés par les troupeaux dans les récoltes d’autrui mais aussi pour le dérangement causé à l’encontre de toute une communauté.

« Le diaarroo »gentillesse, bienveillance, ou mythe, toujours est-il que la réjouissance est au rendez-vous lors de cette commémoration qui réunit certes différentes ethnies et castes, mais au  sourire pourtant si identique.

 

STG : AISSATA NDIAYE