• 29 / Apr / 2025
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Paludisme : un fléau africain

   Le paludisme est une maladie grave et parfois mortelle causée par un germe infectant communément un certain type de moustiques se nourrissant de sang humain. Les sujets souffrant de cette maladie sont généralement très malades avec des symptômes tels qu'une poussée de forte fièvre, des frissons avec tremblements, des douleurs articulaires, une diarrhée, une jaunisse (coloration du blanc de l'œil) et un malaise semblable à une grippe.

    Nous le constatons tous actuellement, avec l'hivernage dans les pays subsahariens, il y a une recrudescence des moustiques qui trouvent refuge dans les eaux stagnantes laissées par les fortes pluies et le piètre assainissement de beaucoup de villes africaines. C'est donc l'occasion de revenir sur une maladie qui encore aujourd'hui est l'une des plus meurtrières d'Afrique et que l'on n'a toujours pas réussi à maîtriser malgré de nombreuses campagnes de sensibilisation destinées à l'éradiquer dans tout le continent

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  L'immense majorité des cas de décès dus au paludisme survient en Afrique, au sud du Sahara, où cette maladie fait aussi sérieusement obstacle au développement économique et social. On estime à plus de 12 milliards la perte annuelle de PIB due au paludisme en Afrique, alors qu'une fraction de cette somme suffirait à le maitriser.

    Les statistiques sont effrayantes. On compte chaque année pas moins de 300 millions de cas aigus de paludisme dans le monde, et plus d'un million de décès. Environ 90% de ces décès surviennent en Afrique, principalement chez les jeunes enfants. Le paludisme est la principale cause de mortalité chez les moins de cinq ans en Afrique (20%) et il représente 10% de la charge totale de morbidité du continent. Il est responsable de 40% des dépenses de santé publique, de 30-50% des admissions dans les hôpitaux et de pas moins de 50% des consultations externes dans les zones de forte transmission.


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    Le paludisme affecte essentiellement l'Afrique, ce pour plusieurs raisons? Les plupart des cas de la maladie en Afrique subsaharienne sont dus à Plasmodium falciparum, la forme la plus grave car potentiellement mortelle de la maladie. Cette région héberge aussi les espèces les plus virulentes et efficaces, donc mortels, qui transmettent la maladie.

    Afrique désormais, on sait que le paludisme est à la fois une maladie de la pauvreté et une cause de pauvreté. La croissance économique des pays de forte transmission a toujours été inférieure à celle des pays sans paludisme. Les économistes imputent au paludisme un déficit de croissance annuelle pouvant atteindre 1,3% dans certains pays d'Afrique. Au fil des années, l'écart se creuse entre le PIB des pays selon qu'ils sont touchés ou non par le paludisme et c'est la croissance économique de toute la région qui est pénalisée. Le paludisme affecte aussi directement les ressources humaines en Afrique. Outre les vies perdues et la baisse de productivité due à la maladie et aux décès prématurés, le paludisme entrave également la scolarité des enfants et le développement social en raison de l'absentéisme et des atteintes neurologiques permanentes et autres conséquences des accès graves de cette maladie.

    L'un des principaux problèmes que pose la lutte antipaludique à l'Afrique est la pharmacorésistance. La résistance à la chloroquine, l'antipaludique le moins cher et le plus largement utilisé, est courante dans toute l'Afrique (en particulier dans les zones australe et orientale). La résistance à la sulfadoxinepyrimethamine (SP), souvent considérée comme le premier substitut à la chloroquine, et le moins cher, progresse également en Afrique orientale et australe. Cette évolution oblige de nombreux pays à modifier leur politique thérapeutique et à utiliser des médicaments plus chers, y compris des associations médicamenteuses, dont on espère qu'ils ralentiront l'apparition d'une résistance.

    L'établissement en 1998 du partenariat mondial Faire reculer le paludisme a incité les dirigeants africains à prendre davantage de mesures contre le paludisme. Il s’agissait en priorité de réduire de moitié avant 2010 la charge de morbidité et de mortalité due au paludisme. Une stratégie concertée de lutte antipaludique dans toute l'Afrique a été mise en place et fixait une série d’objectifs intérimaires le nombre des personnes ayant accès à un traitement, à des mesures de protection ou, dans le cas des femmes enceintes, bénéficiant d'un traitement préventif intermittent pour assurer que des progrès seraient réalisés sur la voie de l'objectif final et que les pays d'endémiques prendraient leurs responsabilités.

    D'énormes progrès ont été faits depuis car, une vingtaine de pays ont abaissé ou supprimé les taxes et droits de douane sur les moustiquaires imprégnées d'insecticide afin de les rendre abordables.

   Les pays d'Afrique, en collaboration avec leurs partenaires et les donateurs, devront trouver et mobiliser les ressources restantes. Les pays se tournent vers des sources diverses pour assurer le financement durable de leurs efforts afin de faire reculer le paludisme y compris des sources de financement traditionnelles, du ministère des finances et de la communauté des bailleurs de fonds, et la recherche de possibilités nouvelles dont les plans d'allégement de la dette et le nouveau Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme.

  Rappelons qu’il est quasiment impossible de prévenir le paludisme mais il existe pourtant des gestes simples au quotidien qui peuvent diminuer les risques de le contracter.

    Ø  Dormir sous une moustiquaire traitée aux insecticides afin d’éviter la piqure des moustiques infectés et les tenir  éloigné. La priorité est aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 5 ans qui sont les deux groupes les plus      vulnérables.

Ø  Pulvériser d’insecticide les murs des habitations afin de tuer le plus de moustiques possible.

Ø  Une hygiène des lieux de vie commune aussi s’impose afin de limiter la prolifération des moustiques


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Lorsque les premiers symptômes apparaissent, il est fortement recommandé de se rapprocher au plus vite d’un centre de santé afin de bénéficier d’un traitement antipaludique et d’une prise en charge professionnelle adaptée. Le but étant d’éviter une aggravation de la maladie, de protéger les enfants à naître et de d’éviter toute résistance aux médicaments. A noter aussi que contrairement aux idées reçues, le paludisme n’est pas contagieux et ne peut en aucun cas être transmis d’un sujet à l’autre quel que soit le contact


Monica Kalla-Lobé.