Puisqu'il est du devoir de chaque parent, de donner une éducation à sa progéniture, l’école apparaît dès lors comme le meilleur endroit pour l’aboutissement de ce devoir. Cependant le constat est relativement en défaveur des acteurs de l’enseignement. En effet l’école est devenue plus qu’un endroit de formation, d’inculcation de principe et de valeur citoyenne aux jeunes filles, on tend à en faire un lieu de dépravation et de corruption des mœurs. Les écoles s’aventureraient dans un terrain glissant qui se manifeste par les relations amoureuses plus que notoires entre les élèves et leurs professeurs. « Parcourez ce reportage de la rédaction de Ma féminité pour y voir plus clair.
Le tabou existant autour la question est flagrante, cependant la réalité est connue de tous. Dans l’univers scolaire, la fonction de tout professeur est d’enseigner, d’évaluer ou encore de corriger. Mais parfois la petite distance séparant le tableau de l’enseignant et le banc de son élève est réduite à une sphère d’intimité. La polémique qui tourne autour des relations extra-professionnelles entre élèves et professeurs a fait couler beaucoup d’encre au cours de cette dernière décennie. Cette vague de relations dans le milieu scolaire ne cesse de croitre et de placer soit les enseignants soit les élèves au banc des accusés. Chacun y va de son opinion pour manifester son indignation face à cette situation plus qu’inquiétante pour les parents. Cependant pour certaines lycéennes c’est juste « un passe-temps, une nouvelle tendance »sans grandes conséquences.
« Franchement il n’existe aucun mal à sortir avec son professeur, je dis cela par ce que quoi que l’on dise certaines de ces relations aboutissent à un mariage. Ce qui prouve que ces aventures ne sont pas complètement à bannir. L’amour n’a pas de barrière »explique Alimatou, une lycéenne de 17 ans.
Ces relations découlent t’ils tous sur des fins heureuses comme le pense Alimatou, l’opinion de Germaine est à l’opposé de celle de sa camarade. Elle est plus qu’outrée que tout le monde ferme les yeux sur une situation aussi incohérente qu’incorrecte. « je suis sincèrement outrée que les autorités administratives ne fassent pas plus de preuve de fermeté par rapport à cela. La seule chose qui devrait unir un enseignant et son élève, c’est la formation que ce dernier est censé donner à son apprenti. C’est complètement immoral d’utiliser l’école ou l’enseignement a d’autre fins »s’indigne cette jeune lycéenne de 19 ans en classe de terminal.
Pour d’autres la raison de cette relation est pourtant très simple. Ce sont les enseignants de types coureurs de jupons qui contraignent les filles à sortir avec eux. Il faut reconnaitre qu’avec le statut dominant dont disposent les professeurs, entrainer les élèves dans de telles dérives est un simple coup de passe-passe. C’est du moins l’avis de Amina, une ancienne surveillante et actuellement parent d’élève. « Quand j’étais encore surveillante, je m’étonnais de la note de certaines filles dans certaines matières, d’autant plus que le niveau de ces dernières n’étaient pas fameux. Mais très vite je parvenais à faire le rapprochement, les élèves sortaient avec les professeurs en échange de bonne note et rarement par la contrainte » explique Mme Sylla.
Même si pour diverses raisons les professeurs sont plus blâmés dans cette situation, souvent ils n’y sont pour rien.Ce sont juste les boucs émissaires des parents et des filles qui s’adonnent à de telles pratiques. Parfois ce sont les filles qui s’avisent à les conduire sur le chemin de la tentation par le biais de regards d’admiration, de tenues ultra sexy et très moulantes, les plus téméraires vont jusqu’à laisser un petit message sensuel au bas de la copie de devoir à remettre au professeur. Ibra Diallo professeur de français est de ceux qui rejoignent cette théorie « les enseignants de nos jours sont très jeunes, la différence d’âge entre nous et nos élèves n’est pas si grande que cela. Par conséquent quand les filles se mettent à aguicher ouvertement un professeur celui-ci réagit automatiquement. Apres tout nous ne sommes que des êtres humains sensibles à certaines choses »confesse Mr Diallo.
Les relations entre apprenant et apprenti amusent quelques personnes et mettent en rogne d’autres. C’est dire à quel point cette situation est loin de faire l’unanimité auprès des différents acteurs sociaux concernés. Reste maintenant à savoir comment cela affecte t’il le système éducatif d’un pays et l’éducation de nos filles.
STG : AISSATA NDIAYE
