• 29 / Apr / 2025
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Danièle Obono, Députée Française d'origine Gabonnaise

   Elle n’a pas voulu s’arrêter sur les insultes et les menaces dont elle a été victime ces derniers jours que ce soit sur les réseaux sociaux ou de vive voix. Les messages qui encouragent son parcours ont plus de valeur pour elle et, elle le proclame volontiers. Danièle Obono a entamé, à 37 ans, son premier mandat en tant que députée de la 17iéme circonscription de Paris pour la « France insoumise » de Jean-Luc Mélenchon dont elle a été l’un des porte-parole pendant la campagne électorale.

  Dès le début de son mandat, elle fait face à de nombreuses critiques acerbes ; ce que lui reprochent ses détracteurs, c’est la signature qu’elle aurait apposée sur une pétition de soutien au groupe de rap français ZEP, auteur de la chanson Nique la France. Ce dernier avait été attaqué en justice par l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne, une association d’extrême droite.

   On ne comprend pas franchement l’acharnement de certains médias concernant cet épisode et force est de se demander si la couleur de sa peau ne serait pas l’origine d’une telle virulence lorsque l’on sait que plusieurs autres responsables politiques avaient eux aussi signées cette pétition. C’est le cas de Noel Mamère, Eric Coquerel,  Olivier Besancenot ou Eva Joly.

    Née à Libreville au Gabon le 12 Juillet 1980, Danièle Obono est la fille de Martin Edzodzomo Ela, un économiste, cadre supérieur à la Banque Paribas-Gabon de 1975 à 1979, puis écarté du fait de son opposition au régime d’Omar Bongo après sa défaite à la présidentielle de 1998 ou il recueille 0.5% des voix contre 66.99% pour Omar Bongo. Danièle a vécu au Gabon jusqu’à ses onze ans et elle est naturalisée française en 2011.

     Elle exerce le métier de bibliothécaire à la médiathèque Marguerite-Yourcenar), tout en étant militante associative. Titulaire d'une maitrise en histoire depuis 2002,elle prépare depuis 2003 un doctorat en science politique au Centre d’étude des mondes africains de l’université Panthéon-Sorbonne. À 20 ans, elle assiste au démontage du McDonald’s de Millau en soutien à José Bové. Deux ans plus tard, elle adhère à la Ligue communiste révolutionnaire puis au Nouveau Parti anticapitaliste ou elle participera au conseil national de la campagne présidentielle de 2012 et sera candidate suppléante de Ian Brossat aux législatives de la même année. Elle prend plus tard la tête de la liste « Front de gauche - À Paris, place au peuple ! » qui obtiendra 192 voix (2,8 %)  aux élections municipales de 2014, et rejoint ensuite (à partir de 2016) la France insoumise.

   Un beau parcours qui encore une fois mets en avant la femme africaine à travers ce qu’elle a de plus essentiel : son courage, sa détermination et l’affirmation de ses idéaux. Nous lui souhaitons un succès sans nuages dans l’exercice de ses nouvelles fonctions.


Monica Kalla-Lobé.