Elle n’a pas voulu s’arrêter
sur les insultes et les menaces dont elle a été victime ces derniers jours que
ce soit sur les réseaux sociaux ou de vive voix. Les messages qui encouragent
son parcours ont plus de valeur pour elle et, elle le proclame volontiers.
Danièle Obono a entamé, à 37 ans, son premier mandat en tant que députée de la
17iéme circonscription de Paris pour la « France insoumise » de
Jean-Luc Mélenchon dont elle a été l’un des porte-parole pendant la campagne
électorale.
Dès le début de son mandat, elle fait face à
de nombreuses critiques acerbes ; ce que lui reprochent ses détracteurs, c’est
la signature qu’elle aurait apposée sur une pétition de soutien au groupe de
rap français ZEP, auteur de la chanson Nique
la France. Ce dernier avait été attaqué en justice par l’Alliance générale
contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne, une
association d’extrême droite.
On ne comprend pas
franchement l’acharnement de certains médias concernant cet épisode et force
est de se demander si la couleur de sa peau ne serait pas l’origine d’une telle
virulence lorsque l’on sait que plusieurs autres responsables politiques
avaient eux aussi signées cette pétition. C’est le cas de Noel Mamère, Eric
Coquerel, Olivier Besancenot ou Eva
Joly.
Née à Libreville au
Gabon le 12 Juillet 1980, Danièle Obono est la fille de Martin Edzodzomo Ela,
un économiste, cadre supérieur à la Banque Paribas-Gabon de 1975 à 1979, puis
écarté du fait de son opposition au régime d’Omar Bongo après sa défaite à la
présidentielle de 1998 ou il recueille 0.5% des voix contre 66.99% pour Omar
Bongo. Danièle a vécu au Gabon jusqu’à ses onze ans et elle est naturalisée
française en 2011.
Elle exerce le métier
de bibliothécaire à la médiathèque Marguerite-Yourcenar), tout en étant
militante associative. Titulaire d'une maitrise en histoire depuis 2002,elle
prépare depuis 2003 un doctorat en science politique au Centre d’étude des
mondes africains de l’université Panthéon-Sorbonne. À 20 ans, elle assiste
au démontage du McDonald’s de Millau en soutien à José Bové. Deux ans
plus tard, elle adhère à la Ligue communiste révolutionnaire puis au
Nouveau Parti anticapitaliste ou elle participera au conseil national de la
campagne présidentielle de 2012 et sera candidate suppléante de Ian Brossat aux
législatives de la même année. Elle prend plus tard la tête de la liste
« Front de gauche - À Paris, place au peuple ! » qui obtiendra
192 voix (2,8 %) aux élections
municipales de 2014, et rejoint ensuite (à partir de 2016) la France insoumise.
Un beau parcours qui encore une fois mets en avant la femme africaine à travers ce qu’elle a de plus essentiel : son courage, sa détermination et l’affirmation de ses idéaux. Nous lui souhaitons un succès sans nuages dans l’exercice de ses nouvelles fonctions.