• 09 / Oct / 2024
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Le Yella: un des conservatoires de valeur chez les Halpulaars

Il existe bien un ensemble de chants et de rythmes qui ont bercé l’enfance de tout africain de souche. De ces chants et de ces rythmes qui vous ramènent aux sources, des chants qui vous révèlent bien vos origines et la bravoure de vos ancêtres. L’Afrique a ces multitude de rythmes, certains de ces rythmes dès leur création se sont développés et enchantés bien des rois des descendants de roi ainsi que le commun des mortels, d’autres en revanche ont disparu, mais le Yella est resté et demeure toujours car sa particularité et  son importance au sein de l’échelle sociale n’est plus a inconsidérée, sa sonorité hypnotisante est particulière chez tous ceux qui ont le privilège d’en apprécier ne serait-ce qu’une infirme partie.

L’Afrique a ses facettes et une culture bien plus riche que l’on ne se l’imagine, cela au moins c’est clair ; d’ailleurs nul n’en disconvient. Cependant s’il y’a bien une richesse d’Afrique qui impressionne, qui épate et qui fait couler beaucoup de salive et d’encre à travers le monde et cela même au-delà des frontières africaines, c’est bien le Yella. Pour ceux qui se demandent encore ce qu’est bien le Yella, et bien c’est une variété de chants de rythmes de tonalite que l’on entend assez souvent dans les cérémonies de joies tel que le mariage ou le baptême chez les halpulaars, et parfois dans lors des occasions quelques peu funeste, lors des funérailles d’un homme qui appréciait ces chants particulièrement. Une douce mélodie plaisante à l’oreille qui peut revêtir bien des tonalités, la douceur, la haine, la mélancolie, la joie, le regret, la bravoure tant d’émotion regroupée dans une multitude de chants que la voix d’un griot ou du « gawlo » retransmet le plus fidèlement possible à un auditoire.

Il serait très difficile de donner une datation exacte au chants et rythme du Yella, mais aussi loin que remontent les souvenirs de quelques grands parents halpulaars et historiens, le Yella a toujours existé. Il a bercé l’enfance de bon nombre d’entre eux. C’est un art que l’on se transmet de génération en génération en passant par le lien père fils, mère fille. Les chants du Yella sont des conservatoires de bien des secrets honorifiques des rois et reines d’antan, une immense armoire de secrets quelquefois moins honorifique, un récit parfois regrettable, une analyse déplaisante pour certains, car ceux qui en sont les gardiens ont reçu le don de cet art de la part d’un grand parent témoin oculaire de certains évènements tragiques pour certains, mais à titre de rappel, le « gawlo » retrace parfois une bataille sanglante au cour de laquelle des vies ont péri puis de l’intervention d’un des grand parents d’un tel, oncle paternel d’un tel, arrière petit fils d’un tel autre à poser un acte symbolique et honorable qui a abouti à une fin moins catastrophique.

Puis que le Yella est l’une des traditions orale les plus appréciée dans la culture pulaar, cette ethnie ne se prive pas de maintenir la joie de ceux qui perpétuent encore l’œuvre de leurs grands-parents avec des billets de banque considérable, des maisons, et parfois même pour les plus tenaces, des biens et des dons allant au-delà de l’espérance du griot, tous est bon pour lui faire plaisir. Pour ce peuple d’Afrique noire que sont les Pulaar, il est primordiale de maintenir le niveau de vie du gawlo à un stade correct afin que cette douce mélodie demeure la berceuse de la future génération et un lot de consolation pour ceux qui éprouvent le besoin de se laver d’une souillure, qui à travers un griot sera vite effacée par le rôle prépondérant joué par un ancêtre lors d’un évènement historique important. C’est la raison pour laquelle, l’on honore autant les griots chez les halpulaars.

Bien que la musique produite par les griots dans le cadre du Yella soit fort appréciée à travers le monde, il n’en demeure pas moins qu’un problème d’authenticité se pose. En réalité, l’on reproche aux griots de gonfler la portée et le succès de certains évènements historiques rien que pour se faire de l’argent et des biens. Tout flatteur vis au dépend de celui qui l’écoute disait Jean de la fontaine, eh bien faut reconnaitre qu’en plus de n’être qu’une simple tradition orale, les historiens s’y réfèrent qu’avec méfiance car les griots détenteur de cet art rempli de savoir, deviennent des vautours à la recherche du gain de biens en recalant quelque peu leur rôle de gardiens du savoir.

 

STG : AISSATA NDIAYE