Il
existe bien un ensemble de chants et de rythmes qui ont bercé l’enfance de tout
africain de souche. De ces chants et de ces rythmes qui vous ramènent aux
sources, des chants qui vous révèlent bien vos origines et la bravoure de vos
ancêtres. L’Afrique a ces multitude de rythmes, certains de ces rythmes dès
leur création se sont développés et enchantés bien des rois des descendants de
roi ainsi que le commun des mortels, d’autres en revanche ont disparu, mais le Yella
est resté et demeure toujours car sa particularité et son importance au sein de l’échelle sociale
n’est plus a inconsidérée, sa sonorité hypnotisante est particulière chez tous
ceux qui ont le privilège d’en apprécier ne serait-ce qu’une infirme partie.
L’Afrique
a ses facettes et une culture bien plus riche que l’on ne se l’imagine, cela au
moins c’est clair ; d’ailleurs nul n’en disconvient. Cependant s’il y’a
bien une richesse d’Afrique qui impressionne, qui épate et qui fait couler
beaucoup de salive et d’encre à travers le monde et cela même au-delà des frontières
africaines, c’est bien le Yella. Pour ceux qui se demandent encore ce qu’est
bien le Yella, et bien c’est une variété de chants de rythmes de tonalite que
l’on entend assez souvent dans les cérémonies de joies tel que le mariage ou le
baptême chez les halpulaars, et parfois dans lors des occasions quelques peu
funeste, lors des funérailles d’un homme qui appréciait ces chants particulièrement.
Une douce mélodie plaisante à l’oreille qui peut revêtir bien des tonalités, la
douceur, la haine, la mélancolie, la joie, le regret, la bravoure tant d’émotion
regroupée dans une multitude de chants que la voix d’un griot ou du
« gawlo » retransmet le plus fidèlement possible à un auditoire.
Il
serait très difficile de donner une datation exacte au chants et rythme du
Yella, mais aussi loin que remontent les souvenirs de quelques grands parents
halpulaars et historiens, le Yella a toujours existé. Il a bercé l’enfance de
bon nombre d’entre eux. C’est un art que l’on se transmet de génération en
génération en passant par le lien père fils, mère fille. Les chants du Yella
sont des conservatoires de bien des secrets honorifiques des rois et reines
d’antan, une immense armoire de secrets quelquefois moins honorifique, un récit
parfois regrettable, une analyse déplaisante pour certains, car ceux qui en
sont les gardiens ont reçu le don de cet art de la part d’un grand parent
témoin oculaire de certains évènements tragiques pour certains, mais à titre de
rappel, le « gawlo » retrace parfois une bataille sanglante au cour
de laquelle des vies ont péri puis de l’intervention d’un des grand parents
d’un tel, oncle paternel d’un tel, arrière petit fils d’un tel autre à poser un
acte symbolique et honorable qui a abouti à une fin moins catastrophique.
Puis
que le Yella est l’une des traditions orale les plus appréciée dans la culture
pulaar, cette ethnie ne se prive pas de maintenir la joie de ceux qui perpétuent
encore l’œuvre de leurs grands-parents avec des billets de banque considérable,
des maisons, et parfois même pour les plus tenaces, des biens et des dons
allant au-delà de l’espérance du griot, tous est bon pour lui faire plaisir.
Pour ce peuple d’Afrique noire que sont les Pulaar, il est primordiale de
maintenir le niveau de vie du gawlo à un stade correct afin que cette douce
mélodie demeure la berceuse de la future génération et un lot de consolation
pour ceux qui éprouvent le besoin de se laver d’une souillure, qui à travers un
griot sera vite effacée par le rôle prépondérant joué par un ancêtre lors d’un
évènement historique important. C’est la raison pour laquelle, l’on honore
autant les griots chez les halpulaars.
Bien
que la musique produite par les griots dans le cadre du Yella soit fort
appréciée à travers le monde, il n’en demeure pas moins qu’un problème
d’authenticité se pose. En réalité, l’on reproche aux griots de gonfler la
portée et le succès de certains évènements historiques rien que pour se faire
de l’argent et des biens. Tout flatteur vis au dépend de celui qui l’écoute
disait Jean de la fontaine, eh bien faut reconnaitre qu’en plus de n’être
qu’une simple tradition orale, les historiens s’y réfèrent qu’avec méfiance car
les griots détenteur de cet art rempli de savoir, deviennent des vautours à la
recherche du gain de biens en recalant quelque peu leur rôle de gardiens du
savoir.
STG : AISSATA
NDIAYE