Ces dernières décennies les femmes sont au devant de la scène dans la lutte pour le développement économique, l’inégalité des genres, et l’épanouissement de la femme au sein de la société .Fatou Diome est de celle-là .De celles qui se battent contre toutes formes d’abus, de celles qui ont confiance en elles et en leurs capacités même désignées en tant que « sexe faible » .Elle est de celles qui élèvent la voix malgré l’existence de celles qui choisissent de garder le silence contre tous les abus dont les femmes sont victimes à travers le monde.
Si un de ces quatre vous rencontrez une dame au teint légèrement marron, au trait relativement fin et au visage chaleureux, il pourrait bien s’agir sans doute de Fatou Diome. Elle est née en 1968 à Niodior, dans le delta du Saloum situé au sud-ouest du Sénégal .L’enfance de Fatou a été un peu particulière .Fille illégitime, elle est élevée par ses grands-parents qui la protègent non seulement face à une société cruelle avec les enfants nés hors des liens du mariage, mais également contre les membres de sa propre famille qui la rejette. Contrairement à l’éducation traditionnelle destinée aux filles dans sa région natale à savoir préparer les repas et aider dans les tâches domestiques, Fatou choisira de plus côtoyer les hommes. Toujours en contradiction avec les valeurs imposées aux filles de sa terre natale, elle décide d’aller à l’école et à apprendre le français.Sa grand-mère un peu réticente à l’éducation scolaire de sa petite fille, cette dernière y va alors en cachette jusqu’à ce que son instituteur parvienne à convaincre son aïeul de la laisser poursuivre ce qu’elle avait déjà commencé. Des lors, naîtra chez Fatou Diome une passion pour la littérature francophone.
A treize ans, Fatou Diome quittera son village natal, pour aller poursuivre ses études dans d’autres villes du Sénégal tout en accordant sa nouvelle vie avec de petits boulots çà et là. Elle ira par la suite au lycée de Mbour, travaillera comme bonne en Gambie pour finir par entamer des études universitaires dans la capitale sénégalaise. A ce moment, son rêve était juste de devenir professeur de français, loin d’elle l’idée de quitter les terres qui l’ont accueillie depuis sa naissance.
Cependant à 20 ans sa vie changera radicalement puisqu’elle tomba amoureuse d’un français, se maria quelque temps après avec ce dernier avant de le suivre en France. Toutefois arrivée la bas, Fatou Diome sera rejetée par la famille de son époux .Elle divorcera donc deux ans plus tard.La fin de son mariage marquera le début de son calvaire .Elle se retrouve en grande difficulté et abandonnée à sa condition d’immigrée sur le sol français alors qu’elle n’y connaissait personne susceptible de lui venir en aide. Ainsi donc, pour subvenir à ses besoins les plus élémentaires et financer ses études, elle exercera le métier de ménagère pendant six ans y compris sa fonction de chargée de cours durant son DEA, fonction qui en passant lui rapporte un revenu suffisant pour survivre.
La vie suivant toujours son cour, FatouDiome s’installe à Strasbourgà partir de 1994.Apres ses études de lettres dans l’université de ladite localité, elle prépare une thèse sur le voyage, les échanges et la formation dans l’œuvre littéraire et cinématographique de Sembène Ousmane. Suite à cela elle enseignera à l’université Marc-Bloch de Strasbourg ainsi qu’à l’institut supérieur de pédagogie de Karlsruhe en Allemagne.
Il n’y a pas que cela, Fatou Diome est également une des plus remarquable plume d’Afrique et d’Europe. Elle se consacre aussi à l’écriture et a, à son actif une bibliographie qui en impressionnerai plus d’un. Elle est l’auteure de la préférence nationale, un recueil de nouvelles, aux éditions présence Africaine en 2001 .Le ventre de l’atlantique est son premier roman parue en 2003 aux éditions Anne Carrière .Suivent par la suite kétala (2006), inassouvies, nos vies (2008) et impossible de grandir(2013).
Son dernier œuvre sur la toile fut un vrai succès « MARIANE PORTE PLAINTE ! »
Face aux attaques
racistes, sexistes, islamophobes, antisémites, Marianne mérite mieux qu'une
lâche résignation. Ne laissons pas les loups dévorer les agneaux au nom de
l'identité nationale.
L'auteure s'interroge sur le concept d'identité nationale,
sur la place qu'elle occupe dans le débat politique, sur les excès de ses
défenseurs, mais aussi sur l'instrumentalisation de la laïcité. Elle met en
avant l'éducation, pilier cruciale pour la construction d'une nouvelle identité
nationale.
Fatou Diome est aujourd’hui, malgré un passé truffée d’obstacles, l’une des femmes les plus admirée et respectée à travers la planète bleue .Sa maturité, sa grandeur d’âme, son niveau de tolérance ainsi que son sens aigu de la justice à eux seuls suffissent à créer une bouffée d’humanisme chaleureuse et un climat de confiance et d’espoir autour de sa personne .Elle ne cesse de progresser et de transgresser le mythe de sexe faible dans lequel sont enfermées les femmes depuis des siècles . Rien que pour cela, ma féminité souffle un vent de bienveillance et de persévérance sur Fatou Diome.
Aissata Ndiaye