Ah la pluie, cette eau si précieuse due à la condensation
des vapeurs d’eaux, qui répand une manne de bienfaits sur terre et que tout le
monde attend avec impatience. Elle redonne couleur et humidité à ces terres arides
et sèches, donne de la fraicheur et de la nourriture à des populations affamées
vivant dans certaines zones assez reculées et dont elle est la principale
source d’approvisionnement.
Toutefois cette bénédiction tarde parfois à venir.
Mais à Niabina, une petite ville en Mauritanie, les habitants ont trouvé la
formule magique pour la faire jaillir des nuages parfois gorgées d’eau ne
voulant pas abreuver les sols et qui restent obstinément cloitrées au ciel.
A Niabina, ville mauritanienne dont la population est
essentiellement Al Pulaar, un rituel pour quémander la venue de la pluie existe
belle et bien. Souvent la pluie tarde à venir dans cette zone chaude durant
presque toute l’année. Le « bissimilah debbo tobboo »ou bienvenue
dame pluie est un moyen pour nos amis pulaar à Niabina de faire une demande ou
une séduction à la pluie. Un rituel de chant et de danse composé de jeunes filles,
de jeunes garçons, d’enfants et de quelques vieux est improvisé lors d’une
journée ou le soleil ne fait pas de cadeau.
C’est sous un soleil ardent et un ciel rempli de nuage que la
danse et les chants sont faits en sillonnant les rues de la petite ville, attirant
ainsi de plus en plus de monde. Une fois que le nombre de chanteurs et de
danseurs de toutes les tranches d’âge est suffisamment considérable, toute
cette horde d’individus se rendent chez la plus récente mariée du village.
Celle-ci en guise d’aide dans la cérémonie de « bissimilah debbo
tobbo »remet aux jeunes chanteurs et danseurs le pagne tissé qui la
recouvrait le jour de sa nuit de noce. Cette masse populaire refait ensuite
demi-tour jusqu’à l’endroit où avait commencer plutôt les chants et danse du
rituel pour allumer un grand feu dans lequel le pagne tissé de la jeune mariée
est brulée en guise de cadeau à la pluie. Les chants, les danses auxquels
toutes les personnes quel que soit leur âge sont tenus de participer,
continuerons ainsi jusqu’à ce que le soleil se couche si bien sur une pluie ne
les interrompt pas.
Autrement l’opinion générale croit en une pluie de forte quantité
dans les trois jours suivant le rituel de « bissimilah debbo
tobbo »ce qui est souvent le cas d’ailleurs.
Hasard, bénédiction, coïncidence ou mystère, seul les sages de Niabina en connaissent la
réponse.
STG : AISSATA
NDIAYE